L'Entre-deux Guerres 1919-1939

La victoire de 1918 est perçue comme une victoire française : les combats se sont principalement déroulé en France, les armées françaises ont fourni la plus grande part des forces de la coalition.

 

Cependant, malgré le retour des territoires d’Alsace-Moselle, les garanties et les réparations promises (“ l’Allemagne paiera ”), la France est affaiblie et paie un lourd tribut à cette victoire.

 

Les pertes humaines sont irréparables sur le plan qualitatif et quantitatif : près de 1.500.000 morts, 2.800.000 blessés dont 600.000 invalides, déficit d’1.500.000 naissances. La France est privée de ses éléments les plus jeunes et les plus dynamiques, ses élites intellectuelles sont décimées.

 

Les destructions et les combats ont ruiné l’infrastructure économique du pays.

 

Les Français souhaitent revenir le plus rapidement possible à une vie normale, et la démobilisation se fait dans une ambiance mêlée d’euphorie et d’angoisse face aux difficultés du retour à la vie civile après plusieurs mois de guerre.

 

 

L’Armée retrouve en quelques mois des effectifs de temps de paix, de nombreux régiments sont dissous, les cadres sont ventilés dans les régiments restant.

 

 

Le 28 mai 1919, le Régiment qui a retrouvé Saint-Dié, sa garnison d’avant-guerre, est décoré de la fourragère aux couleurs de la Médaille Militaire par le maréchal Pétain, en présence des généraux Gouraud, Jacquet et Michel.

 

 

 

 

 

Le 1er mars 1919, le I/12 et le II/12, complété par le IIIe Groupe et le Parc du 231e Régiment d’artillerie forment un Régiment de marche, stationné à Bruyères et Saint-Dié, qui reçoit le numéro 12/231.

Le 1er août, le VIIe Groupe du 121e Régiment d’artillerie devient le V/12.

 

Le Régiment redevient 12e Régiment d’artillerie de campagne.

 

Le 1er septembre 1919, le Régiment adopte la structure suivante :

 

- quatre groupes à trois batteries de canons de 75

 

- deux groupes à deux batteries de canons de 155.

 

 

Le 4 janvier 1923, une décision ministérielle transfère le 12e à Haguenau. Le 12 avril, une prise d’arme marque l’installation officielle du régiment dans les quartiers Caudrelier et Rondony.

 

 

 

Le Régiment, devenu 12e Régiment d’artillerie divisionnaire, ajoute alors à ses traditionnelles écoles à feu et manœuvres, des exercices de franchissement du Rhin.

 

 

 

 

 

Le 11 octobre 1926, la liste des noms de bataille inscrits sur l’étendard du Régiment est modifiée :

 

MOUZAIA                        1840

 

ZAATCHA                        1849

 

SEBASTOPOL                 1855

 

SOLFERINO                    1859

 

EXTREME-ORIENT         1884-1885

 

VERDUN-ARGONNE       1914-1918

 

LA MALMAISON               1917

 

CHAMPAGNE                   1918

 

 

 

Le 16 avril 1929, les deux groupes lourds sont détachés à Sarrebourg. Dans le même temps, les Groupes de 75 sont ramenés à deux batteries, ce qui change en fait peu de choses à la vie du Régiment, dont le rythme d’activités reste dense.

 

 

Le 15 avril 1933, le Régiment est de nouveau réorganisé. Les deux groupes détachés à Sarrebourg entrent dans la composition du 155e Régiment d’artillerie à pied, qui devient le 155e Régiment d’artillerie de position le 1er janvier 1938, affecté au Secteur Fortifié de Haguenau. Le 12e est articulé en cinq groupes, trois groupes de deux batteries de canons de 75 et deux groupes de deux batteries de canons de 155 court.

 

 

Le 2 et 3 octobre 1934, le centième anniversaire du Régiment est célébré avec faste dans la garnison : prise d’arme, concours hippiques, carrousels, bals ; autant d’occasions de vérifier que le 12e est parfaitement intégré dans la vie haguenovienne.

 

En Europe au même moment, la situation se tend :   - Adolf Hitler, nommé chancelier d’Allemagne l’année précédente, ne cache pas ses ambitions : réarmer le pays, en faire un “ Reich millénaire ” destiné à venger l’humiliation du traité de Versailles, reconquérir les territoires jugés “ germaniques ” (Sudètes, Dantzig, Rhénanie, Alsace, Autriche,...) pour donner au peuple allemand un “ lebensraum ”, un espace vital.

    - En Italie, Benito Mussolini cultive aussi des visées expansionnistes : Ethiopie, terres irrédentes, ...

 

   - En Espagne, à partir de 1936, une guerre civile terrible oppose les Républicains, soutenus par l’Union soviétique et les Brigades Internationales, aux nationalistes, soutenus par l’Italie et l’Allemagne.

 

L’Europe s’achemine lentement mais sûrement vers la guerre, sans le vouloir réellement, mais sans réagir comme il conviendrait pour l’éviter.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le colonel André

 

 

Sylvain Joseph Émile ANDRÉ est né le 13 mai 1882 à Piolenc (Vaucluse).

 

En 1903, il entre à l’École Spéciale Militaire de Saint-Cyr.

 

En septembre 1905, il est nommé sous-lieutenant au 20e Régiment de Dragons et rejoint l’Ecole d’Application de la Cavalerie de Saumur.

 

Il est muté au 17e Régiment de Dragons avec lequel il part à la guerre en 1914, en qualité de chef de peloton. En 1915, il demande une mutation dans l’infanterie, afin de combattre dans des conditions qu’il estime plus en rapport avec son devoir d’officier. Il est affecté au 115e Régiment d’infanterie, comme chef de section, puis comme commandant de la 3e compagnie et enfin capitaine adjudant-major du Ier bataillon.

Blessé à plusieurs reprises, il est décoré de la Légion d’Honneur et de la Croix de Guerre 1914-1918, avec cinq citations.

 

 

Après-guerre il est affecté à l’Etat-major du 4e Corps d’Armée. Il demande à suivre un cours pour être admis dans l’artillerie. Sorti premier, il est affecté au 61e Régiment d’artillerie, à Metz, en qualité de commandant de batterie, puis de commandant de Groupe.

En 1937, il prend le commandement du 12e Régiment d’artillerie, à Haguenau et est promu colonel quelques mois plus tard.